Can. 2000. Drame biographique de Renny Bartlett avec Simon McBurney, Raymond Coulthard, Jacqueline McKenzie. La vie et l'oeuvre du réalisateur soviétique Sergei Eisenstein. Portrait irrévérencieux d'un maître du septième art. Récit confus et trop elliptique. Dialogues artificiels. Réalisation souvent stylisée. Jeu coloré mais un peu trop cabotin de S. McBurney.
La vie et l'oeuvre du réalisateur soviétique Sergei Eisenstein. Portrait irrévérencieux d'un maître du septième art. Récit confus et trop elliptique. Dialogues artificiels. Réalisation souvent stylisée. Jeu coloré mais un peu trop cabotin de S. McBurney.
Ce premier long métrage du Canadien Renny Bartlett se veut un portrait à la fois irrévérencieux et documenté du cinéaste et théoricien soviétique Sergei Mikhaïlovitch Eisenstein. De fait, tout en dépeignant ce géant du septième art comme un individu fantasque et provocateur, notamment dans l'expression de ses moeurs homosexuelles, le film met l'emphase sur le combat qu'il a dû mener pour imposer ses conceptions novatrices sur l'art du montage à un régime totalitaire obtus qui n'hésitait pas à censurer ses oeuvres. Malheureusement, le récit s'avère confus et trop elliptique, tandis que les dialogues transpirent l'artificialité, d'autant plus qu'ils sont livrés avec un accent british incongru. Par ailleurs, même s'il a pu tourner sur les lieux véritables, en Russie et en Ukraine, Bartlett offre une reconstitution d'époque assez peu crédible, visiblement handicapée par un trop maigre budget. Seul l'épisode au Mexique apparaît réussi, les paysages y étant bien exploités et la recréation du tournage de Que Viva Mexico! s'avérant convaincante. Il faut d'ailleurs admettre que la réalisation souvent stylisée, voire baroque, réserve quelques scènes assez inspirées. Dans le rôle-titre, Simon McBurney offre un jeu coloré, mais qui sombre trop souvent dans le cabotinage.
Texte : Louis-Paul Rioux