Suèd. 1998. Drame de moeurs de Lukas Moodysson avec Alexandra Dahlström, Rebecca Liljeberg, Erica Carlson. Une adolescente donne par bravade un baiser à une copine lesbienne, ce qui déclenche en elle des sentiments insoupçonnés. Évocation honnête d'un amour lesbien. Canevas connu. Réalisation sobre et respectueuse. Interprétation convaincue.
Une adolescente donne par bravade un baiser à une copine lesbienne, ce qui déclenche en elle des sentiments insoupçonnés. Évocation honnête d'un amour lesbien. Canevas connu. Réalisation sobre et respectueuse. Interprétation convaincue.
Les petits drames relatant les travers des adolescents aux prises avec l'école et leur panoplie de problèmes quotidiens finissent tous par se ressembler, puisqu'ils adoptent presque tous le même canevas. Ce qui distingue celui-ci, outre son origine suédoise, réside dans son évocation honnête d'un amour lesbien. Bien que le scénario n'évite pas les écueils narratifs qui parsèment ce genre de récits, le réalisateur, dont c'est le premier film, ancre son histoire sur une solide description de l'environnement social dans lequel vivotent ses personnages. Il parvient ainsi à rendre crédible ces stéréotypes par la sincérité avec laquelle il les aborde. Sobrement et respectueusement, il témoigne de la cruauté dont font preuve les adolescents envers ceux qui sont le moindrement différents, tout en remettant en question ces jeunes aux préoccupations factices et à l'avenir plus qu'incertain. L'amour lesbien des protagonistes devient en ce sens une forme de libération pour elles. Si la photographie manque de finition et que le rythme laisse parfois à désirer, les jeunes interprètes font preuve d'une grande conviction.
Texte : André Caron