Fr. 1995. Drame psychologique de Alain Corneau avec Nicolas Chatel, Sarah Grappin, James Gandolfini. À la fin des années 1950, un jeune Français se joint à un groupe de musiciens de jazz formé de soldats américains en poste près d'Orléans. Climat de tension sociale rendu avec justesse. Reconstitution d'époque à saveur nostalgique mettant l'accent sur la musique. Jeu subtil de J. Gandolfini.
À la fin des années 1950, un jeune Français se joint à un groupe de musiciens de jazz formé de soldats américains en poste près d'Orléans. Climat de tension sociale rendu avec justesse. Reconstitution d'époque à saveur nostalgique mettant l'accent sur la musique. Jeu subtil de J. Gandolfini.
La présence américaine commençait à échauffer les humeurs des Français à l'aube du règne de De Gaulle. Alain Corneau est parvenu à recréer ce climat de tension sociale, rendant avec justesse, à travers le regard ébahi des villageois, le sentiment d'admiration et de jalousie, d'amour et de haine, qu'entretiennent les Français face aux États-Unis. La reconstitution d'époque s'apparente, grâce aux décors et à la musique omniprésente, à un AMERICAN GRAFFITI en terre européenne, auquel s'ajoute à mi-parcours une messe gospel très émouvante. On pourrait regretter cependant que les scénaristes aient traité ce sujet à travers le regard de deux adolescents dont le destin est vite ombragé par celui de personnages plus forts. Celui du sergent Will notamment, qui représente avec beaucoup de rigueur la névrose américaine face au communisme. James Gandolfini incarne ce personnage antipathique avec subtilité.
Texte : Martin Bilodeau