L’AVIS DE MEDIAFILM

De STARGATE à GODZILLA, Roland Emmerich et son producteur Dean Devlin ne nous ont guère habitués à des films très complexes sur le plan thématique. C'est pourquoi THE PATRIOT fait figure de premier long métrage un tant soit peu mature dans l'oeuvre des deux complices. Après avoir offert une apologie puérile du patriotisme dans INDEPENDENCE DAY, le duo rajuste un peu son tir dans THE PATRIOT en proposant une analyse plus nuancée du phénomène. Le scénario pose ainsi la question à savoir si les idéaux défendus par le patriotisme guerrier valent vraiment les sacrifices en vies humaines qu'ils entraînent. Malheureusement, les auteurs ne maintiennent pas jusqu'au bout leur sens critique et ne résistent pas à la tentation de concocter une finale épique qui permet au héros de retrouver intacts les idéaux qu'il croyait avoir perdus et d'agiter fièrement le drapeau américain. Les spectateurs apprécieront néanmoins l'expertise et la minutie avec lesquelles Emmerich et son équipe ont tourné cette séquence, ainsi que les autres scènes de combat qui parsèment le récit. Bien structuré, le film ne compte aucun temps mort, et la réalisation possède un certain panache. À défaut d'être subtile, l'interprétation de Mel Gibson s'avère très intense.

Texte : Johanne Larue