Isr. 2001. Drame de moeurs de Dover Kosashvili avec Lior Louie Ashkenazi, Ronit Elkabetz, Moni Moshonov. Un Juif dans la trentaine est forcé par ses parents de quitter sa maîtresse et de se soumettre à un mariage arrangé. Thème classique de la confrontation entre épanouissement individuel et respect des traditions. Touches d'humour. Traitement naturaliste fort convaincant. Interprétation juste et très sensible.
Un Juif dans la trentaine est forcé par ses parents de quitter sa maîtresse et de se soumettre à un mariage arrangé. Thème classique de la confrontation entre épanouissement individuel et respect des traditions. Touches d'humour. Traitement naturaliste fort convaincant. Interprétation juste et très sensible.
Le thème principal abordé dans ce premier long métrage d'un jeune cinéaste juif d'origine géorgienne est classique: confrontation entre épanouissement individuel et respect des traditions ancestrales, sur fond de mariage arrangé. Le film s'ouvre sur une scène où deux familles se rencontrent pour présenter le fils de l'une à la fille de l'autre en vue de les marier. Tout le poids des traditions imprègne cette séquence, dans les dialogues comme dans les gestes quasi rituels posés par les personnages. Ce climat guindé tranche avec l'ambiance intimiste et la franchise érotique des scènes suivantes montrant le héros avec sa maîtresse. Ces deux univers contrastés vont s'entrechoquer dans la séquence charnière du film: celle où la famille élargie du jeune homme fait irruption dans le nid d'amour du couple. Ce passage assez remarquable, à la fois inquiétant, déchirant, et non dénué d'un certain humour noir, trouve un contrepoids dramatique salutaire dans une scène subséquente où la mère du héros vient faire la paix avec l'ex-maîtresse de son fils. La fin du récit demeure tout de même amère et troublante. Réalisé dans un style simple et naturaliste fort convaincant, le film bénéficie d'une interprétation juste et très sensible.
Texte : Martin Girard