Fr. 2001. Chronique de Raúl Ruiz avec Laetitia Casta, Frédéric Diefenthal, Arielle Dombasle. En 1882, deux jeunes parents démunis deviennent les protégés d'un couple bourgeois dont ils entraîneront la perte. Adaptation un peu trop vaseuse et allusive d'un roman de Jean Giono. Psychologie ambiguë. Mise en scène élégante et fluide. Bonne performance des actrices.
En 1882, deux jeunes parents démunis deviennent les protégés d'un couple bourgeois dont ils entraîneront la perte. Adaptation un peu trop vaseuse et allusive d'un roman de Jean Giono. Psychologie ambiguë. Mise en scène élégante et fluide. Bonne performance des actrices.
Il serait sans doute incongru de reprocher à Raoul Ruiz les ambiguïtés psychologiques et narratives qu'il cultive dans cette adaptation d'un roman de Jean Giono. Après tout, Ruiz est un artiste qui se réclame du surréalisme et dont l'oeuvre s'inscrit presque toujours en faux contre les conventions de la narration classique. Mais dans LES ÂMES FORTES, le réalisateur s'attaque à une chronique du terroir fermement ancrée dans des développements romanesques qui étouffent ici sous le poids d'un traitement trop vaseux, allusif et elliptique. Les motivations des personnages demeurent presque toujours un mystère, ce qui encourage le spectateur à se désintéresser de leurs actions. Pourtant, certains passages, présentent de belles qualités d'écriture. De plus, la mise en scène très fluide, pleine d'élégance et de lyrisme, procure en elle-même un plaisir esthétique non négligeable. Mais ça ne change rien au fait que le récit ne parvient tout simplement pas à soutenir l'intérêt. Laetitia Casta a beaucoup de présence à l'écran et joue avec une vigoureuse conviction. Arielle Dombasle se fait aussi remarquer par son jeu racé et subtil. Quant aux interprètes masculins, ils s'en tirent honorablement, sans plus.
Texte : Martin Girard