All. 2001. Drame de Roland Suso Richter avec Heino Ferch, Sebastian Koch, Nicolette Krebitz. En 1961, un nageur est-allemand ayant passé à l'Ouest creuse avec un petit groupe un tunnel sous le mur de Berlin pour favoriser d'autres évasions. Touchante ode à la liberté basée sur une histoire authentique. Récit d'une grande densité dramatique. Réalisation efficace. Interprètes solides.
En 1961, un nageur est-allemand ayant passé à l'Ouest creuse avec un petit groupe un tunnel sous le mur de Berlin pour favoriser d'autres évasions. Touchante ode à la liberté basée sur une histoire authentique. Récit d'une grande densité dramatique. Réalisation efficace. Interprètes solides.
Familier des auditoires restreints des festivals internationaux, le réalisateur allemand Roland Suso Richter a cette fois toutes les chances d'élargir considérablement son public avec LE TUNNEL, un film accessible dénué de toute prétention de cinéma d'auteur, qui s'appuie sur une histoire d'une force indéniable, de surcroît inspirée de faits authentiques. Le scénario réunit tous les ingrédients d'un riche drame humain: le refus de se plier aux diktats d'un régime oppressif, la ferme volonté de reconstituer un couple ou une famille, les atermoiements et les trahisons des plus lâches, etc. Se greffe à cela une idylle émouvante entre le héros et l'impétueuse Fritzi, peu après que celle-ci eut assisté à la mort tragique de son fiancé, alors qu'il tentait désespérément de la rejoindre en sautant par-dessus le mur. Incidemment, cette scène, l'une des plus intenses du film, est basée sur un autre fait vécu. Par conséquent, en ajoutant les péripéties reliées à la construction du fameux tunnel et l'évasion proprement dite, on se retrouve devant une oeuvre d'une densité dramatique peu commune. Heureusement, le réalisateur ne perd jamais le fil et offre une mise en scène certes conventionnelle mais d'une grande efficacité, rehaussée par une interprétation des plus solides.
Texte : Louis-Paul Rioux