L’AVIS DE MEDIAFILM

En tant que réalisateur, Danny DeVito manifeste souvent un style exubérant et inventif, tant dans ses comédies (WAR OF THE ROSES) que dans ses drames (HOFFA). Il est même parvenu dans le très sous-estimé Matilda à pondre un film pour enfants ayant un vrai mordant satirique. Avec DEATH TO SMOOCY, le cinéaste s'intéresse à nouveau au divertissement familial, mais en posant cette fois un regard acerbe sur les coulisses de cette industrie. Le résultat est un véritable capharnaüm narratif où s'entremêlent de folles intrigues de vengeance, de manipulation, de chantage, de meurtre et de scandale impliquant des gangsters de toutes nationalités, des nazis, des clowns psychotiques, des impresarios corrompus, des producteurs cupides, des nains opportunistes, etc. Ce scénario trop chargé parvient parfois à surprendre, mais rarement à faire vraiment rire. Les gags sont trop controuvés et laborieux, si bien que le film n'a pas la verve nécessaire pour transcender le cynisme ambiant. Tout cela tourne à vide, malgré une mise en scène dynamique autant qu'imaginative et des comédiens très en forme. À ce titre, on se réjouit de retrouver ici un Robin Williams qui démolit sauvagement l'image de clown attendri qu'il adopte depuis quelques années.

Texte : Martin Girard