É.-U. 2001. Drame de moeurs de Tim Blake Nelson avec Mekhi Phifer, Josh Hartnett, Julia Stiles. Envieux des succès d'un camarade de classe, un collégien cherche à le briser en lui faisant croire que sa petite amie le trompe. Transposition peu convaincante de la pièce "Othello" de Shakespeare. Psychologie trop schématisée. Mise en scène plutôt terne. Efforts louables des interprètes.
Envieux des succès d'un camarade de classe, un collégien cherche à le briser en lui faisant croire que sa petite amie le trompe. Transposition peu convaincante de la pièce "Othello" de Shakespeare. Psychologie trop schématisée. Mise en scène plutôt terne. Efforts louables des interprètes.
Ce n'est pas la première fois qu'un texte de Shakespeare est transposé dans le contexte contemporain d'une école américaine. Mais contrairement à des comédies légères comme 10 THINGS I HATE ABOUT YOU (inspiré de «La Mégère apprivoisée») ou GET OVER IT (un clin d'oeil au «Songe d'une nuit d'été»), O s'appuie sur un des textes les plus tragiques du célèbre dramaturge. Or, il s'agit d'une adaptation relativement réaliste, qui se débarrasse en outre du texte original (contrairement au ROMEO + JULIET de Baz Luhrmann). De l'oeuvre de Shakespeare, il ne reste plus que l'intrigue elle-même, c'est-à-dire un mélodrame exacerbé sur le thème de la jalousie. Et c'est là que le bât blesse, car réduite à sa plus simple expression et campée dans un collège américain, cette histoire prend des allures de fait divers sordide digne d'un téléfilm à sensations. Sans la poésie et le contexte stylisé de la pièce, les motivations des personnages apparaissent trop arbitraires et leur psychologie trop simpliste. Le réalisateur traite le sujet avec un sérieux imperturbable, signant une mise en scène plutôt terne et parfois assez prétentieuse dans sa recherche d'austérité. L'ensemble s'avère donc assez peu convaincant, malgré les efforts louables des interprètes.
Texte : Martin Girard