Fr. 1997. Drame de moeurs de Tony Gatlif avec Romain Duris, Rona Hartner, Izidor Serban. En Roumanie, un jeune Français recherche dans un village de gitans une chanteuse disparue. Intrigue décontractée prétexte à une description des moeurs tziganes. Rythme lent adapté au contexte rural. Réalisation précise et juste. Interprétation naturelle.
En Roumanie, un jeune Français recherche dans un village de gitans une chanteuse disparue. Intrigue décontractée prétexte à une description des moeurs tziganes. Rythme lent adapté au contexte rural. Réalisation précise et juste. Interprétation naturelle.
Après LES PRINCES (1983) et LATCHO DROM (1993), Tony Gatlif complète avec GADJO DILO son triptyque consacré au peuple tzigane. Son scénario développe une intrigue décontractée qui prend pour point de départ la quête d'un jeune Français pour une voix, celle d'une chanteuse, ce qui crée un lien poétique approprié avec les envolées lyriques de LATCHO DROM. Par la suite, le prétexte refait surface ici et là, tel un leitmotiv, mais est finalement délaissé au profit d'une étude de moeurs proche de celles déjà dépeintes dans les deux autres films. C'est dire que la description prend le pas sur la rigueur d'un récit plutôt conventionnel, surtout dans le dernier acte. Cependant, les observations ne manquent pas de piquant et se révèlent même parfois assez crues. La réalisation de Gatlif s'orchestre sur un rythme lent qui sied bien avec le mode de vie rural des Tziganes et contribue à la justesse du propos, soutenue par une musique mue par les états d'âme de ce peuple déraciné. Les interprètes, pour la plupart des non-professionnels, jouent avec conviction et naturel.
Texte : André Caron