Rus. 1997. Drame poétique de Alexandre Sokourov avec Alexei Ananishnov, Gudrun Geyer. Une vieille femme mourante est réconfortée par son fils dévoué et aimant. Élégie contemplative sur l'humanité confrontée à la nature et la mort. Suite d'images d'une stupéfiante beauté composées avec une minutie extrême. Interprétation prenante.
Une vieille femme mourante est réconfortée par son fils dévoué et aimant. Élégie contemplative sur l'humanité confrontée à la nature et la mort. Suite d'images d'une stupéfiante beauté composées avec une minutie extrême. Interprétation prenante.
Alexandre Sokourov a réalisé plus de trente films, dont de nombreux documentaires. Mais hormis leur présentation dans divers festivals, ses oeuvres ont rarement droit à une diffusion en salles. Il y a donc lieu de se réjouir de la sortie de MÈRE ET FILS, d'autant plus qu'il s'agit d'un des films les plus aboutis de son auteur, souvent considéré comme un héritier de Andréi Tarkovski. Élégie contemplative sur l'humanité confrontée à la nature et la mort, cette oeuvre d'une rare exigence est constituée d'une suite d'images d'une stupéfiante beauté. Celles-ci reproduisent avec une minutie extrême, tant dans les éclairages que les cadrages, la texture et les perspectives de toiles de peintres romantiques allemands, en particulier l'univers visuel tout en anamorphoses de Caspar David Friedrich. La bande sonore est également d'une richesse inouïe, concourant à créer des ambiances envoûtantes et empreintes de mélancolie. Le jeu tout en retenue des deux interprètes s'avère fort prenant et en parfaite adéquation avec l'esprit de l'oeuvre.
Texte : Louis-Paul Rioux
Vincent Remy - Télérama
À la vision doloriste de la Pietà, Sokourov substitue une sorte de double inversé, un ordre des choses naturel, immémorial, mêlant la douleur et l'apaisement: l'image d'un fils qui porte sa mère et qui l'aide à mourir.
Frank Scheck - The Hollywood Reporter
Filmed in sepia tones with the use of mirrors that produce slightly distorted images, the picture consists of a series of stationary scenes in which the son carries the old woman through an empty village, reads letters to her, comforts her through her illness, etc.
Georges Collard - ROC
[Sokourov] nous offre un "cinéma de contemplation" qui a sa clef dans la peinture. Chaque plan (...) doit être considéré comme un tableau dans lequel les personnages s'intègrent dans les paysages.
Deborah Young - Variety
Using a variety of techniques to alter the images, from deliberately misusing anamorphic lenses to inserting brooding clouds with an optical printer, [Sokurov and Fjodorov] create landscapes evoking that favorite Russian mood of bittersweet nostalgia.
Olivier Séguret - Libération
MÈRE ET FILS est une peinture. (...) Un film-peinture, cela désigne d'abord une plastique. Celle de MÈRE ET FILS est un émerveillement: lente anamorphose des plans, distorsion molle des paysages, ondoiements lascifs d'un champ de blé, glaise des corps et des visages.