Fr. 1998. Drame psychologique de André Téchiné avec Juliette Binoche, Alexis Loret, Mathieu Amalric. Une violoniste vit une liaison amoureuse avec un jeune mannequin hanté par un dramatique secret de famille. Récit complexe et fascinant mais perdant peu à peu de son mystère. Réalisation assurée et subtile. Interprètes fort bien dirigés.
Une violoniste vit une liaison amoureuse avec un jeune mannequin hanté par un dramatique secret de famille. Récit complexe et fascinant mais perdant peu à peu de son mystère. Réalisation assurée et subtile. Interprètes fort bien dirigés.
Poursuivant son exploration des tourments de l'âme humaine, André Téchiné creuse le sillon d'un de ses thèmes préférés, les relations familiales conflictuelles et leurs douloureuses séquelles. Il apporte toutefois une bouffée d'air frais à son univers, car sans doute pour la première fois, cet habitué des passions fiévreuses et destructrices traite ici le sentiment amoureux comme une source d'harmonie, voire de rédemption. Recourant une fois de plus à une construction narrative complexe, Téchiné confère un rythme vif à la première partie, grâce à de nombreuses ellipses qui entretiennent un fascinant climat de mystère. Dommage que par la suite, il ait opté pour un traitement par trop explicatif, dépossédant le récit des zones d'ombres qui font le prix de ses meilleurs films. Toutefois, la mise en scène est toujours aussi assurée et subtile, tandis que le tournage à deux caméras contribue à dynamiser l'action. Juliette Binoche est fort bien dirigée par celui qui a lancé sa carrière douze ans auparavant avec le troublant Rendez-vous. Alexis Loret fait quant à lui des débuts prometteurs.
Texte : Louis-Paul Rioux