L’AVIS DE MEDIAFILM

IN THE BEDROOM présente l'immense avantage de posséder une véritable substance psychologique, ce qui permet à l'auteur d'aborder le thème délicat de l'auto-justice sans déraper. Si le film suscite une controverse, il aura au moins eu le mérite de bien exposer les enjeux sociaux et humains que soulève le sujet abordé. D'autre part, il faut reconnaître que la démarche du réalisateur n'a rien de sensationnaliste ou de démagogique. Au contraire, le film est empreint d'intelligence et de sensibilité, évoquant de façon nuancée et convaincante le drame de ce couple aux prises avec les démons que font naître en eux le meurtre d'un être cher, conjugué avec l'odieux de voir le tueur impuni. Plusieurs séquences s'avèrent déchirantes, sans que le film ne tombe dans des excès mélodramatiques. La clef de cette réussite se trouve en partie dans la réalisation tout en retenue de Todd Field. On pourrait même accuser ce dernier de se complaire un peu dans une esthétique de l'ellipse à la limite du prétentieux. Mais ce léger reproche ne diminue en rien les qualités évidentes de ce long métrage qui jouit, en outre, des performances remarquables de Sissy Spacek et Tom Wilkinson, entourés de très bons interprètes de soutien.

Texte : Martin Girard