Jap. 1997. Drame policier de Kiyoshi Kurosawa avec Koji Yakusho, Masato Hagiwara, Tsuyoshi Ujiki. Un inspecteur tente d'élucider une série de meurtres commis par diverses personnes vraisemblablement en état d'hypnose. Variation originale sur le thème du tueur en série. Climat morbide et étrange. Images sombres. Réalisation maîtrisée. Jeu inquiétant de M. Hagiwara.
Un inspecteur tente d'élucider une série de meurtres commis par diverses personnes vraisemblablement en état d'hypnose. Variation originale sur le thème du tueur en série. Climat morbide et étrange. Images sombres. Réalisation maîtrisée. Jeu inquiétant de M. Hagiwara.
Sans parenté avec le réalisateur de Rashomon, Kiyoshi Kurosawa commence à se faire un prénom. Ce prolifique cinéaste quadragénaire compte déjà près d'une quinzaine de longs métrages à son actif, la plupart non diffusés jusqu'à maintenant en Occident. Son oeuvre se distingue par des films de genre de toutes sortes, notamment des films noirs angoissants, où pointe un climat d'horreur ou de fantastique subtilement amené. Ainsi en est-il de CURE, exploration étrange et morbide d'un esprit malade. L'auteur propose ici une variation très intéressante sur le thème rebattu du meurtrier en série, en faisant du suspect un tueur par procuration. On pourrait même, par le biais de cette histoire de transmission d'un «virus de nature psychique», y voir une parabole sur le thème de la contamination. La photo, très souvent sombre, et une bande son hypertrophiée contribuent à créer cette atmosphère malsaine, plaçant constamment le spectateur dans l'expectative, à l'instar du héros. Surmontant les détours rapides du scénario, la mise en scène s'avère maîtrisée et révèle chez l'auteur un sens inné de l'image. Koji Yakusho excelle dans le rôle d'un inspecteur torturé, tandis que le jeune Hagiwara livre une prestation inquiétante.
Texte : Jean Beaulieu