Tch. 2000. Conte de Jan Svankmajer avec Veronika Zilkova, Jan Hartl, Kristina Adamcova. Un couple adopte un bébé ayant la forme d'une souche d'arbre et qui s'avère bientôt si affamé qu'il en vient à dévorer des humains. Récit insolite cultivant l'absurde et l'humour noir. Rythme alourdi par des longueurs et des répétitions. Trucages artisanaux assez fascinants. Interprétation détachée.
Un couple adopte un bébé ayant la forme d'une souche d'arbre et qui s'avère bientôt si affamé qu'il en vient à dévorer des humains. Récit insolite cultivant l'absurde et l'humour noir. Rythme alourdi par des longueurs et des répétitions. Trucages artisanaux assez fascinants. Interprétation détachée.
Féru d'insolite et de surréalisme, le réalisateur tchèque Jan Svankmajer a le don pour illustrer des situations bizarres combinant horreur, poésie et humour absurde. En outre, le cinéaste a développé une expertise dans le domaine des trucages artisanaux fantaisistes, ce qui fait de lui le digne successeur de son illustre compatriote Karel Zeman. Toutefois, la faiblesse de Svankmajer réside dans sa difficulté à raconter des histoires, surtout lorsqu'il s'agit de longs métrages. Ainsi, Little Otik illustre un vieux conte folklorique dont les péripéties ne sont pas suffisamment variées pour justifier une durée de plus de deux heures. Le rythme lourd du film finit par taxer la patience du spectateur et ce, malgré l'originalité d'un sujet particulièrement imaginatif. Ce conte cruel sur l'instinct maternel poussé jusque dans ses derniers retranchements donne à voir un des bébés les plus inusités depuis celui d'Eraserhead. Le fait que ce gros poupon végétal se nourrisse de chair humaine sans jamais se rassasier donne lieu à un humour noir que l'auteur exploite avec un remarquable sang froid. Les interprètes ont un jeu légèrement détaché qui ajoute à l'impression d'étrangeté de l'ensemble.
Texte : Martin Girard