L’AVIS DE MEDIAFILM

Le succès international du troisième long métrage de Tom Tykwer, COURS, LOLA, COURS, a incité les distributeurs à sortir en salles son deuxième film, LES RÊVEURS. Bien que conçues par la même équipe de créateurs, les deux oeuvres sont radicalement opposées dans le ton, le rythme et le style, en dépit d'une préoccupation similaire sur l'impact des rencontres fortuites dans la destinée des gens. En effet, si le parcours de Lola modifie l'avenir de ceux qu'elle côtoie, la vie des personnages des RÊVEURS est perturbée par leur contact avec le projectionniste amnésique. Sauf que dans ce cas-ci, les hasards et les coïncidences tissent une toile artificielle autour des personnages, qui se révèle beaucoup trop préméditée et systématisée par les scénaristes. Néanmoins, la réalisation de Tykwer, plus contemplative et moins frénétique que dans LOLA, sied bien au climat hivernal dans lequel baigne le film et la photographie réussit à capturer les couleurs particulières de cette saison. Ulrich Matthes affiche l'air déconfit qu'il faut pour un personnage aussi perdu, alors que le reste de la distribution est attachant.

Texte : André Caron