L’AVIS DE MEDIAFILM

Fils du réalisateur et scénariste Lawrence Kasdan, Jake écrit et réalise à 22 ans son premier long métrage de fiction, confirmant de ce fait qu'il a hérité de son père le goût des personnages un peu marginaux et des histoires touffues. Bien que cet exercice s'avère à l'occasion fort habile, le réalisateur, désireux d'éviter les clichés du genre par un scénario original mais compliqué à outrance, a tendance à se perdre dans l'abondance des détails et la lenteur des développements de l'intrigue. Après une longue mais amusante entrée en matière décrivant le personnage principal, le ton glisse progressivement de l'humour au drame. La mise en scène, plutôt neutre, manque d'invention, ne réussissant pas tout à fait à donner à l'amateur de polars sa dose de frissons ou d'émotions, ni à maintenir le climat attendu d'un tel genre. L'interprétation adopte néanmoins le ton voulu et est dominée par un Bill Pullman, qui situe sa composition au seuil de la caricature. Cela dit, le film recèle suffisamment de qualités pour que l'on puisse voir en Jake Kasdan un cinéaste prometteur.

Texte : Jean Beaulieu