Évocation du concours de poésie «slam» qui s'est tenu à Portland en 1996. Étude intéressante de l'univers de la poésie urbaine américaine. Traitement filmique trop conventionnel pour ce type de propos. Performances surprenantes des participants.
Ce premier film de Paul Devlin permet de faire la lumière sur le «slam», un phénomène culturel peu connu mais qui s'avère très vivant dans certains milieux américains. Dans son enquête sur cette poésie urbaine qui se nourrit de rap et de philosophie populaire, Devlin donne toute la place aux grands noms de ce courant artistique, que l'on voit souvent en pleine joute oratoire. L'intérêt premier de ce film vient donc du fait que le «slam» est ici analysé de l'intérieur par ceux qui le font. Malheureusement, le traitement de Devlin paraît un peu trop conventionnel dans sa conception et, faute de moyens sans doute, un peu bâclé dans l'exécution. Aussi, au niveau de la forme, le film n'est pas vraiment à la hauteur de l'esprit contestataire qui semble inhérent au «slam». Certains passages sont néanmoins captivants, surtout grâce aux remarquables performances des «slammers», qui donnent à ces manifestations culturelles la tension et la passion propre aux compétitions sportives.
Texte : Carlo Mandolini