2000. Comédie de moeurs de Lone Scherfig avec Anders W. Berthelsen, Lars Kaalund, Anette Stovelbaek. Dans la grisaille d'une petite ville de banlieue, un cours d'italien contribue à rapprocher trois hommes et trois femmes esseulés. Film choral aux personnages attachants. Accent mis sur le caractère humain du sujet. Mise en scène rugueuse. Distribution vivante. (sortie en salle: 10 novembre 2006)
Dans la grisaille d'une petite ville de banlieue, un cours d'italien contribue à rapprocher trois hommes et trois femmes esseulés. Film choral aux personnages attachants. Accent mis sur le caractère humain du sujet. Mise en scène rugueuse. Distribution vivante. (sortie en salle: 10 novembre 2006)
Il s'agit de la douzième oeuvre (et de la cinquième en provenance du Danemark) à être frappée officiellement du sceau «Dogma 95», véritable catéchisme cinématographique institué par Lars von Trier et compagnie. Tout comme dans Festen et Les Idiots, les deux premiers prototypes du genre (et aussi les plus réussis), ce film raconte avec un égal brio les destins entremêlés d'un groupe d'individus réunis dans un même lieu ou faisant partie d'une même communauté. À l'aide d'une mise en scène rugueuse, la réalisatrice parvient à ficeler tous ses récits de façon cohérente et vivante. Mais contrairement aux modèles précités, et bien qu'obéissant rigoureusement aux préceptes rigides du Dogme, Italien pour débutants déride tout en privilégiant la fibre sentimentale et l'humanité des personnages, plutôt que de donner dans le scabreux ou l'extravagant. Ce qui ne signifie pas pour autant que tout soit léger dans cette comédie sentimentale aux forts accents de fresque sociale, où la solitude des êtres s'exprime sur un ton réaliste et doux-amer. Sans jamais sombrer dans la caricature, les six comédiens, peu connus en dehors de leur pays, trouvent le ton juste, réussissant à rendre attachants des personnages en proie à une certaine détresse affective.
Texte : Jean Beaulieu