Taïw. 1999. Comédie dramatique de Edward Yang avec Wu Nianzhen, Kelly Lee, Jonathan Chang. Un homme vit divers bouleversements familiaux et professionnels après avoir croisé par hasard un amour de jeunesse. Chronique douce-amère mêlant drôlerie, poésie et réalisme quotidien. Harmonisation limpide de plusieurs intrigues. Mise en scène brillante. Interprètes d'un naturel rafraîchissant.
Un homme vit divers bouleversements familiaux et professionnels après avoir croisé par hasard un amour de jeunesse. Chronique douce-amère mêlant drôlerie, poésie et réalisme quotidien. Harmonisation limpide de plusieurs intrigues. Mise en scène brillante. Interprètes d'un naturel rafraîchissant.
A l'opposé de l'univers glauque et torturé que nous présentent fréquemment ses compatriotes cinéastes, Edward Yang propose une tranche de vie familiale lumineuse et tendre aux résonances universelles. Comme dans les meilleurs Sautet ou de récents films choraux américains, les nombreuses intrigues s'entremêlent de façon limpide et harmonieuse. En outre, un lien subtil naît entre les membres de différentes générations de cette famille de Taipei, à travers la similitude des situations vécues par certains d'entre eux. La mise en scène, brillante malgré son apparente simplicité, se veut discrète et même pudique pour ne pas porter ombrage aux personnages ni à leurs affects. Les petits détails de la vie quotidienne qui, souvent, définissent les heurs et malheurs des gens ordinaires, reçoivent autant d'attention que les plus grands coups du destin, passés ou présents, susceptibles de changer le cours d'une existence. Enfin, ces chroniques douces-amères des choses de la vie sont rendues avec un naturel rafraîchissant par l'ensemble des interprètes, qui se partagent presque tous une part égale du récit.
Texte : Jean Beaulieu