L’AVIS DE MEDIAFILM

Ce troisième film du jeune Todorovski laisse perplexe dans le contexte actuel de la production russe. En apparence dénué de contenu politique ou de critique sociale, ce drame feutré reprend une trame archiconnue, qui oscille entre THE POSTMAN ALWAYS RINGS TWICE et LADY CHATTERLEY'S LOVER. Derrière cette intrigue de film noir sensuel, Todorovski tente, par de languides mouvements d'appareil et des images superbement composées, de dresser un portrait de la femme russe qu'il ne réussit qu'à moitié. Le personnage de Katia paraît trop schématique pour véritablement émouvoir et ce, malgré l'interprétation fragile et nuancée qu'en offre la gracieuse Dapkounaite. L'ensemble est toutefois imprégné d'une aura de désespoir et de désillusion qui soutient l'intérêt.

Texte : André Caron