All. 1996. Mélodrame de Ivan Fila avec Lenka Vlasakova, Christian Redl, Hanna Schygulla. Une jeune femme traumatisée par une enfance malheureuse est forcée d'épouser un ancien légionnaire taciturne et brutal. Récit insolite et touchant inspiré de faits réels. Poésie prenante. Climat sombre et oppressant. Réalisation assurée, aux effets parfois appuyés. Interprétation très émouvante.
Une jeune femme traumatisée par une enfance malheureuse est forcée d'épouser un ancien légionnaire taciturne et brutal. Récit insolite et touchant inspiré de faits réels. Poésie prenante. Climat sombre et oppressant. Réalisation assurée, aux effets parfois appuyés. Interprétation très émouvante.
LÉA est le premier long métrage de fiction d'Ivan Fila, un Allemand d'origine tchèque qui a réalisé auparavant un certain nombre de documentaires. C'est d'ailleurs un fait réel survenu en 1993 qui est à la base de son film, la mort à Hambourg d'une jeune femme nommée Léa Grahut, qui conservait dans une cache souterraine de son village natal l'urne funéraire de sa mère, autour de laquelle étaient disposés près de deux mille poèmes et lettres adressés à la défunte. S'inspirant de cette étrange découverte, l'auteur a extrapolé un récit qui emprunte dans un premier temps un mode résolument mélodramatique, la protagoniste reproduisant apparemment le destin misérable de sa pauvre mère. Puis, avec une belle sensibilité, la relation entre ces deux âmes blessées évolue doucement vers une histoire d'amour fort touchante, empreinte d'une poésie prenante, mais marquée hélas du sceau de la tragédie. La mise en scène assurée crée avec efficacité un climat sombre et oppressant, bien que de façon parfois appuyée. De plus, l'accompagnement musical, strident et répétitif, crée un regrettable effet discordant avec le reste de l'oeuvre. Les interprètes livrent des performances nuancées et très émouvantes.
Texte : Louis-Paul Rioux