G.-B. 1997. Comédie de moeurs de Udayan Prasad avec Om Puri, Rachel Griffiths, Stellan Skarsgard. En Angleterre, un chauffeur de taxi pakistanais, dont le fils est devenu un intégriste religieux, se réfugie dans les bras d'une prostituée. Observations justes et sincères sur le thème de la tolérance. Récit attachant. Illustration conventionnelle. Jeu nuancé.
En Angleterre, un chauffeur de taxi pakistanais, dont le fils est devenu un intégriste religieux, se réfugie dans les bras d'une prostituée. Observations justes et sincères sur le thème de la tolérance. Récit attachant. Illustration conventionnelle. Jeu nuancé.
Le scénariste pakistanais Hanif Kureishi est bien placé pour décrire les moeurs de sa communauté ethnique en Angleterre. Il a d'ailleurs déjà abordé le sujet à deux reprises avec MY BEAUTIFUL LAUNDRETTE et SAMMY AND ROSIE GET LAID, deux films réalisés par Stephen Frears. MY SON THE FANATIC suit les mêmes traces que les oeuvres précitées, sauf qu'ici les rapports habituels avec la tradition se retrouvent inversés: le père étant un conservateur bien intégré aux moeurs anglaises, tandis que le fils se tourne vers l'intégrisme. La tolérance d'un père assagi s'oppose ainsi à l'intolérance fanatique de son fils. La gravité de ce propos est atténuée par un regard attendri sur la relation du père avec la prostituée, une union empreinte de chaleur humaine. La justesse des observations et la sincérité du discours gagnent ainsi l'adhésion du spectateur et ce, malgré une illustration conventionnelle et une intrigue plutôt prévisible, dont le dénouement recèle cependant une ironie à la fois touchante et mélancolique. Om Puri et Rachel Griffiths dominent une excellente distribution par leur jeu nuancé.
Texte : André Caron