Cub. 2000. Comédie de moeurs de Juan Carlos Tabio avec Vladimir Cruz, Tahimi Alvarino, Jorge Perugorria. Désespérés d'attendre un autobus qui ne vient pas, des passagers d'une gare routière s'unissent pour réparer le car de la station. Fable utopique chaleureuse au ton guilleret. Romance peu convaincante et traitée de façon appuyée. Réalisation sans apprêt. Bonne interprétation.
Désespérés d'attendre un autobus qui ne vient pas, des passagers d'une gare routière s'unissent pour réparer le car de la station. Fable utopique chaleureuse au ton guilleret. Romance peu convaincante et traitée de façon appuyée. Réalisation sans apprêt. Bonne interprétation.
Après avoir coréalisé avec le regretté Tomas Gutierrez Alea FRAISE ET CHOCOLAT et GUANTANAMERA, Juan Carlos Tabio persévère dans la voie de la critique sociale, proposant cette fois comme antidote aux dysfonctionnements de l'État cubain une fable utopique chaleureuse. Dans un premier temps, on a droit à quelques traits bien sentis contre l'incurie des services gouvernementaux dans un pays laissé à lui-même depuis l'effondrement de l'Union Soviétique. Ensuite, au sein d'un petit groupe d'individus qui se veut un microcosme de la société cubaine, la frustration stérile laisse place à la solidarité constructive. Et progressivement, les bureaucrates réactionnaires et les profiteurs égoïstes se retrouvent par la force des choses exclus de cette communauté socialiste idéale. Toutefois, la romance qui prend place dans le récit est amenée de façon peu convaincante et se voit ensuite desservie par un traitement trop appuyé. D'ailleurs, le ton guilleret de l'ensemble et les bons sentiments à la pelle pourront en agacer plus d'un, mais ces éléments sont remis en perspective lors de l'astucieux dénouement du film. La réalisation sans apprêt laisse toute la place aux solides prestations d'une dynamique équipe d'interprètes.
Texte : Louis-Paul Rioux