Des musiciens, chanteurs et danseurs de différentes générations donnent un aperçu de leur interprétation du flamenco. Chorégraphies des plus représentatives. Décors épurés. Remarquable travail sur la lumière.
L'amour du cinéaste Carlos Saura pour la musique flamenco n'est un secret pour personne puisque plusieurs de ses oeuvres y consacrent une place prédominante. C'est d'autant plus évident cette fois, alors que toute son attention est exclusivement portée vers la mise en valeur des performances du nec plus ultra de cette forme d'expression. Filmé dans le vaste espace de l'ex-gare de Séville avec une économie de moyens et un décor des plus épurés, FLAMENCO profite au maximum d'un remarquable travail sur la lumière basé sur l'esthétisme et les multiples variations des couleurs solaires que sont le jaune, l'orange et le rouge. Chaque artiste est mis en scène dans une chorégraphie qui sied à son approche stylistique. Si le spectateur profite d'un large éventail fort représentatif, il est cependant dommage que, contrairement à l'approche d'un film comme LATCHO DROM, il n'y ait pas la moindre explication quant au sens ou à l'origine des danses et chansons présentées. Selon leur sensibilité, les non-initiés seront autant charmés par la maîtrise de l'exécution qu'«étonnés» par la vigueur de certaines vocalises.
Texte : Christian Depoorter