Fr. 2000. Drame psychologique de Élie Chouraqui avec Andy MacDowell, David Strathairn, Adrien Brody. En 1991, une femme part à la recherche de son mari photographe disparu dans la Yougoslavie en guerre. Plongée saisissante dans l'horreur guerrière. Climat d'angoisse habilement soutenu. Aspects mélodramatiques gommés par le jeu sincère des comédiens.
En 1991, une femme part à la recherche de son mari photographe disparu dans la Yougoslavie en guerre. Plongée saisissante dans l'horreur guerrière. Climat d'angoisse habilement soutenu. Aspects mélodramatiques gommés par le jeu sincère des comédiens.
Le titre français retenu au Québec rend mal l'intention de l'original, traduit d'ailleurs par LES FLEURS D'HARRISON en France, car il s'agit ici des fleurs que le personnage cultive dans une serre et, symboliquement, ce sont les mots d'esprit qu'il envoie à sa femme avec ses photos. Voilà une situation bien ironique pour un film français tourné en anglais. Les réalisations précédentes d'Élie Chouraqui (PAROLES ET MUSIQUE, LES MARMOTTES) ne nous préparaient guère à cette plongée saisissante dans l'horreur du conflit serbo-croate. S'il se contentait d'explorer le métier de ces photographes qui risquent leur vie tous les jours pour quelques clichés de plus, son film serait sans reproches. Le style documentaire avec caméra à l'épaule rend avec une urgence et une justesse peu communes l'atrocité et la confusion des combats. Chouraqui parvient dans ces scènes à créer un climat d'angoisse parfois insoutenable. Or, l'intérêt diminue lorsque l'auteur oppose la folie guerrière à la vie paisible aux États-Unis, qu'il interrompt le récit par des entrevues factices avec les personnages ou qu'il réduit le conflit à une quête sentimentale pour retrouver un Américain. Ces aspects mélodramatiques sont cependant gommés par le jeu sincère et déchirant des comédiens.
Texte : André Caron