L’AVIS DE MEDIAFILM

Après un prologue irlandais sous forme de coup de poing, ce thriller se dégonfle curieusement tel un flan dès que le héros touche le sol américain. L'intrigue s'assoupit alors dans des développements parallèles visiblement destinés à marquer la présence d'Harrison Ford, dont le rôle aurait été autrement plus secondaire. A un moment, l'ébauche d'une relation complexe entre les deux vedettes donne pourtant à espérer le meilleur. Malheureusement, les conflits moraux et humains versent dans une certaine guimauve, effaçant par là même un contenu psychologique et politique prometteur. Cependant, même si le budget de +/- 100 millions $ peut laisser pantois devant la relative discrétion des moyens mis de l'avant, d'autant que les scènes d'action pure s'avèrent plutôt parcimonieuses, force est de constater que la facture technique de l'ensemble se tient parfaitement sous la férule d'un professionnel comme Alan J. Pakula. S'il cède un peu sa place de casse-cou à un jeune Brad Pitt fort convaincant, le vieillissant Harrison Ford a su parfaitement adapter la maturité de son âge à la virilité de son image.

Texte : Christian Depoorter