É.-U. 2000. Drame policier de Joe Charbanic avec James Spader, Keanu Reeves, Marisa Tomei. À Chicago, un ex-agent du FBI surmené reprend du service pour coincer un tueur en série qui joue au chat et à la souris avec lui. Thriller assez routinier. Suspense souvent efficace. Effets de style clinquants et répétitifs. Interprétation à moitié convaincante.
À Chicago, un ex-agent du FBI surmené reprend du service pour coincer un tueur en série qui joue au chat et à la souris avec lui. Thriller assez routinier. Suspense souvent efficace. Effets de style clinquants et répétitifs. Interprétation à moitié convaincante.
Comme beaucoup de jeunes réalisateurs américains, Joe Charbanic a fait ses armes dans le vidéoclip. Cela transparaît à l'évidence dans son premier film, où il use et abuse de multiples effets visuels (ralentis, gros grain de l'image, éclats de lumière subits, montage heurté), la plupart pompés sans vergogne au style de Wong Kar-wai. Pour le reste, il propose un thriller routinier dans lequel les poursuites et autres explosions apparaissent superfétatoires. Pourtant, dans sa première partie, le récit déploie un dispositif assez ingénieux pour créer un suspense qui s'avère souvent efficace. Ainsi, l'idée des photos, qui seront diffusées massivement par les policiers dans les médias, donne l'occasion aux auteurs d'émettre en douce un commentaire sur l'anonymat dans les grandes villes, qui conduit à une indifférence quasi généralisée face aux malheurs d'autrui. Par la suite, les choses ont tendance à se gâter, jusqu'à un dénouement très convenu. Si James Spader fait montre d'une belle intensité, Keanu Reeves convainc à moitié dans un rôle à contre-emploi; son tueur en série est certes charmant, mais jamais terrifiant ni fascinant, ses motivations apparaissant trop fabriquées. Quant à Marisa Tomei, elle est réduite à un rôle de potiche.
Texte : Louis-Paul Rioux