G.-B. 2001. Drame biographique de Richard Eyre avec Judi Dench, Jim Broadbent, Kate Winslet. Mariée depuis 40 ans au critique littéraire John Bayley, l'écrivaine Iris Murdoch se découvre atteinte de la maladie d'Alzheimer. Récit sensible inspiré des mémoires de J. Bayley. Constants allers-retours entre passé et présent. Réalisation fluide aux accents poétiques. Interprétation de première classe. (sortie en salle: 12 juillet 2007)
Mariée depuis 40 ans au critique littéraire John Bayley, l'écrivaine Iris Murdoch se découvre atteinte de la maladie d'Alzheimer. Récit sensible inspiré des mémoires de J. Bayley. Constants allers-retours entre passé et présent. Réalisation fluide aux accents poétiques. Interprétation de première classe. (sortie en salle: 12 juillet 2007)
Dans ses mémoires, John Bayley décrit les premiers moments de sa relation avec Iris Murdoch et surtout ses dernières douloureuses années aux côtés de l'illustre écrivaine. Le scénario d'IRIS reprend cette structure binaire qui oscille constamment entre passé et présent, au sein d'une mise en scène fluide de Richard Eyre (THE PLOUGHMAN'S LUNCH), qui utilise avec une belle poésie le leitmotiv de la baignade dans un milieu naturel, si chère à la célèbre auteure britannique. Mais justement, le film passe presque sous silence l'imposante carrière littéraire d'Iris Murdoch, ce qui pourra sembler frustrant pour les spectateurs qui ne la connaissaient pas bien au départ. En revanche, le récit fait une large place au lien indéfectible entre les deux vieux époux, tout en illustrant de façon éloquente et sensible les méfaits au quotidien de la maladie d'Alzheimer qui, dans le cas présent, frappe une femme dont la raison de vivre est la manipulation des mots et des idées. Celle-ci est incarnée par une Judi Dench au sommet de son art, à l'instar de Jim Broadbent, qui n'a jamais été aussi émouvant. Dans les rôles d'Iris et John jeunes, Kate Winslet irradie comme toujours et Hugh Bonneville, qui ressemble à s'y méprendre à Broadbent, s'avère fort attachant.
Texte : Louis-Paul Rioux