Aust. 2000. Drame psychologique de Paul Cox avec Julia Blake, Charles Tingwell, Terry Norris. Une septuagénaire mariée renoue avec un musicien veuf qui fut son premier amour il y a quarante ans. Étude sensible du désir amoureux et sexuel chez les gens du troisième âge. Approche à la fois osée et pudique. Réalisation assurée. Jeu poignant des principaux interprètes.
Une septuagénaire mariée renoue avec un musicien veuf qui fut son premier amour il y a quarante ans. Étude sensible du désir amoureux et sexuel chez les gens du troisième âge. Approche à la fois osée et pudique. Réalisation assurée. Jeu poignant des principaux interprètes.
Paul Cox tourne des films depuis plus de vingt ans dans sa lointaine Australie, s?attachant particulièrement aux relations hommes-femmes et aux grandes questions existentielles. Son oeuvre n?a pas été beaucoup vue hors des festivals au Québec, et c?est dommage car Innocence s?inscrit tout à fait dans la lignée de ses meilleurs films: Man of Flowers (1983) et A Woman?s Tale (1991). Porteur d'espoir, cet hymne à la vie et à l'amour aborde, entre autres, un thème peu traité, soit le désir amoureux et les relations physiques chez les personnes âgées. Tout en maintenant une certaine pudeur, Cox ne craint pas d'aborder son sujet de front, filmant des scènes d'intimité sexuelle habituellement réservées à des personnages plus jeunes. Les protagonistes dégagent d'ailleurs beaucoup de charme et de beauté, en dépit de leur âge fort respectable. Sur le plan formel, toutefois, le nombre de retours en arrière semble exagéré; le film aurait sans doute gagné en audace et en finesse si l?auteur avait davantage amalgamé passé et présent plutôt que de les juxtaposer. Par contre, l?interprétation vibrante de Julia Blake procure des moments de pure émotion, tandis que ses deux partenaires masculins jouent à un niveau tout aussi élevé.
Texte : Jean Beaulieu