L’AVIS DE MEDIAFILM

En 1996, Jon Favreau a écrit Swingers, une comédie de moeurs réalisée par Doug Liman (Go), qui avait connu un beau succès d'estime surtout grâce au réjouissant tandem que Favreau formait avec un Vince Vaughn en grande forme. Cinq ans plus tard, les deux acteurs remettent ça, troquant les bars branchés d'Hollywood pour le milieu interlope de New York, dans la peau d'apprentis gangsters vite dépassés par les événements. Mais cette fois, en plus de scénariser Made, Favreau a décidé de le réaliser lui-même. Il offre une première mise en scène suffisamment dynamique, rehaussée par l'expressive caméra à l'épaule et les effets visuels du réputé Chris Doyle, le directeur photo attitré de Wong Kar-wai. Bien que le récit ne déborde pas d'originalité, il soutient l'intérêt, notamment en raison du caractère mystérieux de la mission confiée aux protagonistes. Ces derniers se livrent constamment à des échanges verbaux vifs et souvent hilarants, qui ont été largement improvisés par Favreau et surtout Vaughn. Celui-ci compose avec délectation un zigoto exubérant et détestable, dont les comportements inappropriés ne cessent d'exaspérer son taciturne camarade, incarné avec plus de sobriété par Favreau.

Texte : Louis-Paul Rioux