L’AVIS DE MEDIAFILM

Véritable «freak show» sur l'Amérique profonde, ce film ne possède aucune intrigue véritable, le scénario étant plutôt constitué d'une enfilade de tableaux plus ou moins brefs, et pas nécessairement liés narrativement, qui montrent divers moments dans le quotidien d'une grande variété de personnages. Les situations semblent avoir été conçues en fonction de leur pouvoir de choquer. Sordide, scabreux, sale, voyeuriste et putride, GUMMO est tout cela et pire encore. Mais ce film se veut aussi une injection de venin administrée à l'image idéalisée de l'Amérique que renvoit généralement le cinéma hollywoodien. Pour complaisant qu'il soit, cet essai volontairement avilissant a parfois quelque chose de surréaliste et d'absurde qui débouche sur une sorte d'exercice dans l'art du grotesque. Techniquement, l'auteur transcende les limites de son petit budget en optant pour un traitement expérimental et quasi documentaire. L'interprétation s'accorde bien au ton particulier de l'ensemble.

Texte : Martin Girard