G.-B. 2000. Thriller de Jonathan Glazer avec Ray Winstone, Ben Kingsley, Ian McShane. Un criminel à la retraite est relancé par un ancien complice tyrannique qui veut l'obliger à participer à un cambriolage. Récit raconté avec aplomb. Relations entre les personnages prenant le pas sur l'intrigue criminelle. Tension psychologique assez forte. Réalisation efficace. Interprétation de premier ordre.
Un criminel à la retraite est relancé par un ancien complice tyrannique qui veut l'obliger à participer à un cambriolage. Récit raconté avec aplomb. Relations entre les personnages prenant le pas sur l'intrigue criminelle. Tension psychologique assez forte. Réalisation efficace. Interprétation de premier ordre.
Dans la foulée des films de Guy Ritchie, SEXY BEAST vient confirmer la santé du cinéma anglais à base de gangstérisme. Le film de Jonathan Glazer est cependant moins autoparodique que ceux de Ritchie, plus près en réalité des productions du même genre tournées dans les années 1960 et 70, c'est-à-dire portées vers l'étude de caractères. À ce titre, SEXY BEAST se rapproche davantage du récent GANGSTER NUMBER ONE, dont il partage le même goût pour la création d'une forte tension psychologique mâtinée de soudaines explosions d'ultra-violence. L'intrigue est racontée avec aplomb, dans un style qui ne s'embarrasse d'aucune ironie facile. Les enjeux dramatiques gravitent plus autour des relations tendues et troubles entre les personnages qu'autour de la préparation du vol, carrément escamotée, ou de son exécution, résumée dans une seule scène, par ailleurs fort bien troussée. Dans ce contexte, il va sans dire que le jeu des interprètes compte pour beaucoup dans la réussite de l'ensemble. Ray Winstone incarne avec toutes les nuances souhaitées le personnage d'ancien criminel repenti rejoint par son passé, tandis que Ben Kingsley offre une composition inquiétante et parfois même terrifiante dans le rôle d'un gangster tyrannique.
Texte : Martin Girard