É.-U. 2001. Drame social de Jessie Nelson avec Sean Penn, Michelle Pfeiffer, Dakota Fanning. Pour récupérer la garde de sa fille de sept ans placée en famille d'accueil, un déficient mental obtient l'aide d'une avocate efficace mais névrosée. Récit pavé de bons sentiments et peu vraisemblable. Réalisation affectée. Prestation fort convaincante de S. Penn.
Pour récupérer la garde de sa fille de sept ans placée en famille d'accueil, un déficient mental obtient l'aide d'une avocate efficace mais névrosée. Récit pavé de bons sentiments et peu vraisemblable. Réalisation affectée. Prestation fort convaincante de S. Penn.
Décrit comme un individu peu débrouillard travaillant au salaire minimum et sujet à des crises d'autisme, le protagoniste de I AM SAM n'est clairement pas apte à s'occuper seul de sa fille, malgré tout le capital de sympathie qu'il peut générer. Pourtant, au détriment de toute vraisemblance, la force de l'amour paternel aura ultimement raison de la froide bureaucratie. Du coup, la dimension sociale du récit se retrouve évacuée au profit des bons sentiments et de la pensée magique. Il en résulte un mélo manipulateur aux raccourcis scénaristiques discutables, qui ne nous épargne pas l'archiprévisible conversion de l'avocate carriériste et mauvaise mère au contact de son client foncièrement bon. En outre, l'action du film est commentée à travers les paroles de plusieurs succès des Beatles, interprétés de façon terne par diverses vedettes, un procédé plutôt artificiel et affecté. À l'instar de la réalisation qui, en voulant reproduire le tumulte mental du héros, abuse de la caméra à l'épaule frénétique et du montage abrupt. Heureusement, Sean Penn sauve en partie le film grâce à sa prestation fort convaincante. Quant à Michelle Pfeiffer, elle fait ce qu'elle peut avec un rôle peu nuancé, tandis que la petite Dakota Fanning est trop adorable et brillante pour être vraie.
Texte : Louis-Paul Rioux