Fr. 2001. Drame de moeurs de Catherine Breillat avec Anaïs Reboux, Roxane Mesquida, Libero de Rienzo. Une fille de douze ans au physique ingrat assiste, malheureuse, aux premiers ébats amoureux et sexuels de sa ravissante soeur aînée. Étude naturaliste des complicités et rivalités entre soeurs adolescentes. Finale percutante. Mise en scène rugueuse. Interprétation inégale.
Une fille de douze ans au physique ingrat assiste, malheureuse, aux premiers ébats amoureux et sexuels de sa ravissante soeur aînée. Étude naturaliste des complicités et rivalités entre soeurs adolescentes. Finale percutante. Mise en scène rugueuse. Interprétation inégale.
Catherine Breillat aborde de front, depuis son tout premier long métrage UNE VRAIE JEUNE FILLE (1975), les méandres du désir sexuel féminin, en particulier du point de vue de jeunes filles cherchant à perdre leur virginité. Ses oeuvres, provocantes, ont soulevé la controverse, notamment par leur représentation très crue des fantasmes hétérosexuels de ses héroïnes. Cette fois, la réalisatrice scrute de façon approfondie et naturaliste les complicités et rivalités pouvant survenir entre deux soeurs aux physiques très distincts. La jeune Anaïs Reboux, dans le rôle de la cadette en proie aux frustrations que lui imposent son corps, est criante de vérité et dégage une sensibilité à fleur de peau, tandis que sa comparse plus âgée campe avec justesse une nymphette qui découvre les joies et les tourments de l'amour. Ces performances se trouvent toutefois assombries par le jeu fade de l'acteur campant l'amant italien et celui, quasi indifférent, des parents. Ne cherchant pas à faire joli, Breillat signe une mise en scène rugueuse, parfois radicale, qui donne son caractère réaliste au récit. Une finale coup-de-poing vient relancer l'intrigue, qui commençait à s'essouffler, livrant ainsi un message poignant qui remet en perspective tout ce qui précédait.
Texte : Jean Beaulieu