É.-U. 2001. Drame de guerre de Ridley Scott avec Josh Hartnett, Ewan McGregor, Tom Sizemore. En 1993, durant la guerre civile en Somalie, des soldats américains participent à un raid aux conséquences désastreuses. Scénario inspiré de faits réels. Reconstitution réaliste et percutante de la bataille. Traitement sans substance psychologique et politique. Spectacle saisissant sur le plan technique. Jeu vigoureux.
En 1993, durant la guerre civile en Somalie, des soldats américains participent à un raid aux conséquences désastreuses. Scénario inspiré de faits réels. Reconstitution réaliste et percutante de la bataille. Traitement sans substance psychologique et politique. Spectacle saisissant sur le plan technique. Jeu vigoureux.
De la part du producteur Jerry Bruckheimer, à qui l'on doit notamment PEARL HARBOR et TOP GUN, on ne pouvait guère s'attendre à une évocation nuancée de cette bataille qui a fait 19 victimes parmi les militaires américains, mais plus de 1000 morts parmi les Somaliens. Or, ces derniers ne sont que des pantins dans le film, de la chair à canon ou des tireurs anonymes, face aux héros américains, tous dépeints comme sans peur et sans reproche. Le film n'a aucune substance psychologique ou politique. On a parfois presque l'impression de regarder un western, où les cow-boys sont remplacés par des marines et les Indiens par les Somaliens. Malgré tout, il faut reconnaître que le spectacle est saisissant sur le plan de l'exécution technique. Sans trop recourir à des effets de style gratuits, Ridley Scott offre une reconstitution réaliste et percutante de la bataille, ne lésinant pas sur la description graphique des horreurs du combat. Une fois l'affrontement engagé entre les Américains et les Somaliens, il ne reste plus aucune place pour développer les personnages. Mais le jeu vigoureux et très convaincu des interprètes participent quand même aux efforts du réalisateur pour offrir un spectacle musclé.
Texte : Martin Girard
Sylvain Prevate - Échos Vedettes
(...) c'est la chorégraphie de l'horreur. (...) Aux commandes, le général Ridley Scott. (...) Une réalisation soignée au quart de tour, des images qui nous (...) bouleversent. (...) Devant tant de haine et de courage, tant de rigueur et de connerie, le grand frisson de l'écoeurement nous quitte à peine.
Chantal Guy - La Presse
Un FULL METAL JACKET, sans la critique au vitriol de l'armée; un APOCALYPSE NOW, sans la dénonciation de la folie guerrière. BLACK HAWK DOWN se mesure aisément aux meilleurs films de guerre, (...) mais il lui manque une chose [essentielle]: le doute.
Olivier Père - Les Inrockuptibles
(...) malgré l’audace de son sujet, (...) [c']est (...) une production de série, et un film de propagande de plus. Le réalisme des combats est impressionnant, mais le discours du film ne fait qu’appuyer la nécessité de l’interventionnisme des États-Unis devant les déficiences de l’ONU.
Frédéric Strauss - Télérama
Ridley Scott (...) se préoccupe (...) très peu des Somaliens, vaguement réunis dans le clan des méchants et massacrés indifféremment... Son seul véritable souci est visiblement de renouveler l'art de filmer la guerre. Il y réussit. (...) Mais la beauté visuelle [du film] cache mal un certain aveuglement.
Denis Côté - Ici
(...) le film de Scott participe d'une esthétique gore aussi audacieuse qu'inutile. (...) Un autre film américain qui filme moins la guerre que "le spectacle de la guerre". Restent la cohérence de ce spectacle, (...) la direction d'acteurs expérimentés où aucune vedette ne semble faire son tour de piste.
Juliette Ruer - Voir
(...) Bruckheimer, (...) on le sent, voulait coiffer au poteau Coppola et Spielberg. La tension qui se maintient durant la première heure; la couleur sable des images; (...) la musique étonnament sobre; (...) on parle d'un bon film d'action, sans doute. Mais d'un petit film de guerre.
Christophe Ayad - Libération
Si APOCALYPSE NOW était la mauvaise conscience de l'Amérique, LA CHUTE DU FAUCON NOIR est sa défaite glorieuse et "morale". Le film de Ridley Scott (...) [raconte] (jusqu'à l'écoeurement) 24 heures d'une bataille acharnée. (...) [Mais c'est] une histoire tronquée et caricaturale.
Antoine Rochat - Ciné-Feuilles
La construction des décors (...) et toute la reconstitution des lieux (...) ont été réalisées très scrupuleusement. Reste pourtant l'essentiel: rien n'est dit sur les origines du conflit, (...) rien n'est dit du rôle joué par le président Siyad Barré, presque rien (...) sur l'opération humanitaire "Restore Hope".
Samuel Blumenfeld - Le Monde
La production de Jerry Bruckheimer (...) offre peut-être le combat le plus long et le plus astucieusement chorégraphié de l'histoire du cinéma. (...) Son idéologie contestable nous ramène aussi aux pires heures du cinéma de propogande américain.