É.-U. 1997. Comédie de moeurs de Woody Allen avec Woody Allen, Kirstie Alley, Elisabeth Shue. Un écrivain névrosé se remet en question à la veille d'une cérémonie en son honneur. Réflexion sur le rôle de l'artiste et son rapport au monde réel. Forme éclatée. Traitement fantaisiste. Humour teinté d'une vulgarité inhabituelle. Interprétation de première force.
Un écrivain névrosé se remet en question à la veille d'une cérémonie en son honneur. Réflexion sur le rôle de l'artiste et son rapport au monde réel. Forme éclatée. Traitement fantaisiste. Humour teinté d'une vulgarité inhabituelle. Interprétation de première force.
Dans la veine introspective de l'oeuvre de Woody Allen, Deconstructing Harry se présente comme une synthèse entre Stardust Memories, Husbands and Wives et Annie Hall, tout en constituant un hommage aux Fraises sauvages de Bergman. Le cinéaste propose dans une forme éclatée une réflexion pertinente sur le rôle de l'artiste dans la société et la difficulté éprouvée par ce dernier à départager la fiction de la réalité, de façon à établir des rapports véritables et sincères avec autrui. Il s'agit également de l'oeuvre la plus «adulte» d'Allen, dans la mesure où les rapports humains et la sexualité y sont traités avec une vulgarité inhabituelle chez son auteur. Toutefois, afin d'exprimer l'état de déséquilibre de son personnage, Allen utilise de nombreux faux raccords (jump cuts) qui peuvent devenir agaçants à la longue pour certains. Mais dans l'ensemble, la mise en scène épouse à merveille la fantaisie du propos, les moments les plus hilarants survenant lors de la confrontation entre l'univers tordu de l'écrivain et son entourage réel. Une pléiade d'excellents comédiens contribuent au succès du projet.
Texte : Louis-Paul Rioux