É.-U. 1994. Drame psychologique de James Gray avec Tim Roth, Edward Furlong, Moira Kelly. Lorsqu'un contrat l'oblige à revenir dans le ghetto russe new-yorkais de son enfance, un tueur à gages ravive de vieilles querelles avec son père. Accent mis sur la psychologie des personnages. Tension sourde. Réalisation d'une force dramatique étonnante. Interprétation subtile et intériorisée.
Lorsqu'un contrat l'oblige à revenir dans le ghetto russe new-yorkais de son enfance, un tueur à gages ravive de vieilles querelles avec son père. Accent mis sur la psychologie des personnages. Tension sourde. Réalisation d'une force dramatique étonnante. Interprétation subtile et intériorisée.
A l'opposé du traditionnel film de gangsters américain, LITTLE ODESSA s'intéresse davantage à la psychologie de ses personnages qu'à leurs revolvers. Avec une acuité et une précision exceptionnelles, James Gray brosse ainsi le portrait tragique d'une famille d'exilés meurtrie par la désillusion et la maladie. Misant sur le non-dit et le silence de sentiments refoulés, le film dégage une tension sourde soutenue constamment par l'interprétation subtile et intériorisée d'une distribution remarquable. En contrepoint, la mise en scène expose la violence crue et froide des règlements de compte avec une sobriété visuelle et une force dramatique étonnante. Emouvante et dérangeante, cette oeuvre d'une grande noirceur ne sombre pas dans la gratuité ou la complaisance qui sont souvent le pénible apanage de ce genre cinématographique. Elle offre plutôt une rare occasion au public d'être profondément troublé devant la cruauté humaine.
Texte : Alain P. Jacques