Col. 2000. Drame de moeurs de Barbet Schroeder avec German Jaramillo, Anderson Ballasteros, Juan David Restrepo. À Medellin, un écrivain désabusé s'éprend d'un jeune de la rue employé comme tueur à gages par les cartels de la drogue. Récit âpre et cynique, mais un peu répétitif. Réalisation plutôt sage traversée de passages oniriques saisissants. Interprétation tantôt terne, tantôt intense.
À Medellin, un écrivain désabusé s'éprend d'un jeune de la rue employé comme tueur à gages par les cartels de la drogue. Récit âpre et cynique, mais un peu répétitif. Réalisation plutôt sage traversée de passages oniriques saisissants. Interprétation tantôt terne, tantôt intense.
Barbet Schroeder est le cinéaste cosmopolite par excellence. Né à Téhéran, oeuvrant en Europe (MORE, MAÎTRESSE), en Ouganda (GÉNÉRAL IDI AMIN DADA), en Nouvelle-Guinée (LA VALLÉE) et depuis 1987 aux États-Unis (BARFLY, REVERSAL OF FORTUNE, DESPERATE MEASURES), il complète son tour du monde en réalisant son nouveau film en Colombie, un pays qu'il connaît d'ailleurs très bien pour y avoir passé une partie de son enfance. Épousant le point de vue âpre et cynique du roman largement autobiographique de Fernando Vallejo, Schroeder décrit un monde désespéré et violent rongé par la gangrène de la drogue, dans lequel la vie humaine n'a plus la moindre valeur. Toutefois, dans la première partie, le récit apparaît banal et répétitif, hormis quelques idées fortes (une église transformée en fumerie de drogue, une affiche interdisant de jeter des cadavres), tandis que la relation amoureuse des protagonistes semble dépourvue de réelle passion. Mais à la mort du jeune amant, la mise en scène jusque-là plutôt sage prend une tangente onirique qui réserve plusieurs images saisissantes. C'est également à ce moment que le jeu plutôt terne de German Jaramillo gagne en intensité, la souffrance de son personnage devenant véritablement palpable.
Texte : Louis-Paul Rioux