Trois amis célibataires aux tendances misogynes tombent amoureux de la même femme. Traitement cynique. Humour vulgaire. Réalisation sans finesse. Interprètes laissés à eux-mêmes.
Si certains films contemporains irritent parce qu'ils dépeignent de façon trop mièvre ou sirupeuse les relations amoureuses entre hommes et femmes, WHIPPED exaspère pour la raison contraire, c'est-à-dire dans sa complaisance à décrire de façon bêtement cynique les moeurs sexuelles et sentimentales de la génération des 25-35 ans. S'il faut en croire l'auteur, tous les hommes seraient phallocrates et misogynes, alors que les femmes seraient toutes des salopes manipulatrices. Cette thèse est «défendue» à grand renfort de gags vulgaires et parfois même scatologiques, perpétrés par une galerie de personnages grossièrement stéréotypés. La mise en scène fait montre de la même absence de finesse: le choix des cadrages, les décors et les éclairages sont d'une crudité indignes d'un tournage professionnel. Seul le montage demeure alerte. Ce qui est bien peu. Quant aux interprètes, pour la plupart inconnus, ils sont à peine dirigés. Même la dégaine friponne d'Amanda Peet (qui s'est fait remarquer aux côtés de Bruce Willis dans THE WHOLE NINE YARDS) n'arrive pas à insuffler un peu de chaleur humaine à l'ensemble.
Texte : Johanne Larue