Fr. 1996. Drame de moeurs de Yvon Marciano avec Sergio Castellitto, Marie Trintignant, Anémone. Un psychiatre se sent attiré par une détenue qui entretient une passion charnelle pour la soie. Sujet original bien que limité à l'anecdote. Thème du fétichisme exploré avec une sensualité palpable. Mise en images feutrée. Jeu délicat des interprètes.
Un psychiatre se sent attiré par une détenue qui entretient une passion charnelle pour la soie. Sujet original bien que limité à l'anecdote. Thème du fétichisme exploré avec une sensualité palpable. Mise en images feutrée. Jeu délicat des interprètes.
Pour son premier long métrage, Yvon Marciano s'est inspiré librement de la vie et des travaux du psychiatre Clérambault qui, au début du siècle, avait été le maître de Lacan. La double personnalité de l'individu possède assurément quelque chose de fascinant. Médecin-chef respectable, il avait développé en secret une passion fétichiste pour les étoffes. Éloigné sans doute du personnage réel par sa perception des choses toute contemporaine, le héros du Cri de la soie vit une étrange histoire d'amour basée sur une obsession que le réalisateur parvient presque à rendre palpable. La réussite du film réside donc dans sa manière de mettre en images des sensations qu'on croirait indicibles. À cela s'ajoute le jeu délicat des interprètes dont les émotions exprimées sont suivies de près par une caméra feutrée. Si l'originalité du thème, alliée à la sensibilité de l'auteur, charme souvent, il reste vrai que le sujet se révèle malgré tout assez circonscrit autour d'anecdotes et que la conclusion s'avère un peu trop télescopée.
Texte : Christian Depoorter