Fr. 1997. Drame psychologique de Benoît Jacquot avec Sandrine Kiberlain, Vincent Lindon, François Berléand. Une femme déprimée se métamorphose grâce à un hypnotiseur, ce qui finit par inquiéter son mari. Regard gentiment satirique sur le comportement amoureux du couple. Originalité du thème desservie par une impression d'artifice. Quelques longueurs. Réalisation et interprétation précises.
Une femme déprimée se métamorphose grâce à un hypnotiseur, ce qui finit par inquiéter son mari. Regard gentiment satirique sur le comportement amoureux du couple. Originalité du thème desservie par une impression d'artifice. Quelques longueurs. Réalisation et interprétation précises.
Sous le couvert pas toujours évident d'une fable moderne (le récit est d'ailleurs parsemé de séquences de lecture d'un conte de Selma Lagerlof), Benoît Jacquot s'amuse avec le triangle amoureux cher au cinéma français. Tout en n'utilisant pas les ficelles habituelles du vaudeville, le réalisateur se laisse aller à un bilan gentiment satirique du comportement amoureux du couple contemporain. La base de son histoire est loin d'être dénuée d'intérêt, puisqu'elle pose comme axiome que l'équilibre d'un membre du couple est proportionnel au dysfonctionnement de l'autre. Si la profondeur du sens n'est donc jamais exclue, il se dégage néanmoins de l'ensemble une impression d'artifice, comme si l'originalité du thème n'était finalement qu'un prétexte à discourir plutôt qu'à ressentir par les tripes la problématique. Ce qui fait que mis à part quelques moments pertinents mais fugaces, on finit par trouver le temps long. Ceci dit, sous une apparente nonchalance, la mise en scène s'avère assez précise et les interprètes possèdent une justesse de ton suffisamment adéquate.
Texte : Christian Depoorter