É.-U. 2001. Drame psychologique de Michael Cuesta avec Paul Franklin Dano, Brian Cox, Billy Kay. Se sentant négligé par son père, un adolescent de Long Island se lie d'amitié avec un sexagénaire pédophile. Sujet délicat traité avec tact. Déroutante étude de caractères. Conclusion abrupte. Mise en scène sobre. Très bonne interprétation.
Se sentant négligé par son père, un adolescent de Long Island se lie d'amitié avec un sexagénaire pédophile. Sujet délicat traité avec tact. Déroutante étude de caractères. Conclusion abrupte. Mise en scène sobre. Très bonne interprétation.
À l'instar de Larry Clark (KIDS, BULLY), Michael Cuesta s'intéresse au cynisme des adolescents des banlieues américaines dans L.I.E. (acronyme de Long Island Expressway). Bien qu'il exploite certaines moeurs corrompues, telles l'inceste et la prostitution des mineurs, Cuesta évite de tomber dans le sordide propre aux films de Clark, grâce notamment à la sobriété de la mise en scène. La grande réussite de cette étude de caractères, pour le moins déroutante, réside dans le fait que Cuesta ne porte pas de jugement sur les comportements dépravés de ses personnages. Le réalisateur new-yorkais préfère présenter ces derniers dans des situations où leurs valeurs morales sont mises en lumière. Ainsi, Big John se révèle plus protecteur que prédateur sexuel, allant même jusqu'à incarner une figure paternelle pour Howie. D'ailleurs, l'excellent Brian Cox donne un visage humain au personnage par définition immonde du pédophile. À ses côtés, les jeunes comédiens s'avèrent très crédibles. La seule véritable faiblesse du film réside dans sa conclusion abrupte. En éliminant gratuitement Big John, les scénaristes donnent l'impression qu'ils ne savaient plus que faire d'un sujet aussi délicat qu'ils avaient pourtant réussi à aborder avec tact.
Texte : Manon Dumais