L'avis de Mediafilm

L'apocalypse a décidément la cote dans le cinéma roumain. Un an après N'ATTENDEZ PAS TROP DE LA FIN DU MONDE, on a maintenant droit à TROIS KILOMÈTRES JUSQU'À LA FIN DU MONDE. Cela dit, à l'inverse du brûlot jouissif et polymorphe de Radu Jude, le film d'Emanuel Parvu s'avère beaucoup plus sobre et mesuré, tant sur le plan formel que narratif. Il n'en demeure pas moins que l'auteur s'y entend pour dénoncer, outre la corruption endémique de la Roumanie, l'intolérance primaire et l'obscurantisme religieux des patelins éloignés des grands centres. Bien écrit, quoique plutôt bavard, le récit tarde à vraiment démarrer, compte tenu que le spectateur, contrairement aux personnages, connaît d'entrée de jeu l'orientation sexuelle de l'étudiant. Dans ce rôle, qui aurait gagné à être mieux défini, le jeune Ciprian Chiujdea livre une performance déchirante. (Texte rédigé en mai 2024, dans le cadre du Festival de Cannes)

Louis-Paul Rioux