L'avis de Mediafilm

Présenté comme "une histoire fictive inspirée par des événements réels", le premier long métrage d’Austin Peters se plaît à mêler le vrai et le faux dans son portrait d’un monde où les apparences sont trompeuses. Croisant avec plus ou moins d’adresse comédie et thriller, le film vise efficacement les cibles attendues (l’absurdité du culte de la beauté, la superficialité du monde des stars, les excès du capitalisme sauvage…), mais sans originalité particulière, tandis que ses moments de suspense ne font mouche qu’une fois sur deux. Soutenu par une direction photo élégante, la réalisation – efficace mais peu inventive – se perd progressivement entre thriller et pastiche, à force d’abuser des clichés dont elle semble vouloir se moquer. À cours d’inspiration, l’ensemble s’essouffle dans le dernier droit, malgré les efforts vaillants de la vénéneuse et pétillante Elizabeth Banks, qui donne son peu de mordant à cette farce édentée. Car en résumé, SKINCARE n’est pas un film assez drôle, ni assez sombre, pour passer pour autre chose que ce qu’il est : la satire épidermique d’un monde superficiel.

Georges Privet