L'avis de Mediafilm

Partant à la rencontre de ceux et celles qui ont connu son père et son frère, Virginia Tangvald tente de comprendre ce que d’aucuns ont appelé "la malédiction des Tangvald". Ses recherches – menées sur plusieurs années aux quatre coins du monde – prennent dans son film valeur de thérapie réparatrice, non dénuée de déceptions et de tristesse. Car l'enquête n’apporte que peu de neuf sur les faits, notamment ceux concernant la disparition de la petite Carmen, à qui le film est dédié. Néanmoins, LES ENFANTS DU LARGE parvient à garder l’intérêt grâce à son approche sensible de thèmes complexes, comme le deuil, l’héritage de la mort ou l’impossibilité de s’extirper du système, à moins d’en payer le prix fort. La mise en scène est élégante, quoique parfois un peu appuyée. Des témoignages éloquents, on retiendra surtout ceux de deux marins rompus à l’isolement, exprimant avec poésie et sagesse la dureté la vie en mer. (Texte rédigé en octobre 2024 dans le cadre du Festival du nouveau cinéma de Montréal)

Charles-Henri Ramond