L'avis de Mediafilm

Cet examen des rapports de classe - que n’aurait pas renié Claude Chabrol - est plus complexe et politique qu'il en a l'air. Le face-à-face des deux personnages est rendu plus intriguant par le casting de deux actrices impeccables, Isabelle Huppert et Hafsia Herzi. L'écriture fine, la mise en scène discrète, mettent en évidence le véritable sujet du film: la solidarité féminine (ainsi que ses limites). Moins féroce que BOWLING SATURNE, le précédent film de Patricia Mazuy, LA PRISONNIÈRE DE BORDEAUX laisse poindre la violence sous-jacente à la lutte des classes. Par petites touches, Mazuy révèle l’enjeu d’émancipation qui soude ses deux héroïnes. Pour autant, le dernier acte - qui tend vers l’intrigue policière - apparaît un peu moins réussi. (Texte rédigé en novembre 2024, dans le cadre du Festival de films francophones Cinemania)

Céline Gobert