L’AVIS DE MEDIAFILM

Avec LOVING VINCENT (2017), Hugh Welchman et Dorota Kobiela nous ont propulsés au cœur des peintures de Van Gogh au moyen d’une technique d’animation sophistiquée consistant à peindre les images à partir de scènes filmées avec des acteurs. Pour les besoins de THE PEASANTS, tiré du roman de Wladyslaw Reymont (prix Nobel de littérature), le tandem a renoué avec cette technique, mais l’exercice de style n'atteint pas un aussi haut sommet. Cela dit ce "conte noir" au souffle lyrique, surmonté d’une bande-son puissante, donne au spectateur l’impression d’être plongé dans une bluette de Disney (avec ses archétypes minimalistes) qui aurait très mal tourné. S’il n’échappe pas à un certain manichéisme, le mouvement du récit vers la tragédie, au gré des saisons, brasse des sujets toujours d’actualité tels que la brutalité du patriarcat et la violence des foules rongées par la peur ; des thèmes que fortifient les compositions engagées des membres de la distribution.

Texte : Céline Gobert