Fr. 2022. Film d'animation de Michel Ocelot . Une conteuse relate à un auditoire captivé trois récits campés à des époques différentes, au carrefour du conte, de la fable et de l’Histoire. Luxueux triptyque animé, au graphisme élégant. Récits plombés par de nombreux stéréotypes. Recherche formelle. Réalisation soignée et parfois inventive. Personnages convenus. (sortie en salle: 4 novembre 2022)
Une conteuse relate à un auditoire captivé trois récits campés à des époques différentes, au carrefour du conte, de la fable et de l’Histoire. Luxueux triptyque animé, au graphisme élégant. Récits plombés par de nombreux stéréotypes. Recherche formelle. Réalisation soignée et parfois inventive. Personnages convenus. (sortie en salle: 4 novembre 2022)
Depuis le succès de KIRIKOU ET LA SORCIÈRE, Michel Ocelot, 78 ans, s’est forgé une signature reconnaissable entre toutes. Ses films – qui réunissent souvent plusieurs courts-métrages – combinent récits intemporels, élégance graphique et épure narrative. Après la parenthèse de DILILI À PARIS, qui semblait annoncer un renouveau prometteur, Ocelot retourne à sa formule habituelle, avec un bonheur inégal. Certes, la recherche formelle est toujours au rendez-vous, à travers des récits racontés dans trois styles différents. En effet, l’animation adopte tour à tour les profils des fresques égyptiennes antiques, la technique des ombres chinoises et la flexibilité de l’animation 3D. Mais les histoires et les personnages apparaissent souvent un peu trop lisses, prisonniers de stéréotypes vieillots, notamment dans la représentation des personnages féminins, essentiellement passifs. Si ces problèmes n’affectent pas la réussite esthétique de l’ensemble, ils en limitent toutefois la portée, et laissent l’impression d’une oeuvre plastiquement admirable mais à la vision quelque peu dépassée.
Texte : Georges Privet