Can. 2022. Documentaire de Léa Clermont-Dion, Guylaine Maroist . Le cyberharcèlement misogyne, tel que subi par une enseignante québécoise, une parlementaire italienne, une congressiste afro-américaine et une blogueuse française. Bonne analyse d'un phénomène social inquiétant. Réalisation efficace, visuellement attrayante. Effets dramatiques ou stylistiques parfois appuyés. Témoignages tour à tour révoltants et inspirants. (sortie en salle: 9 septembre 2022)
Le cyberharcèlement misogyne, tel que subi par une enseignante québécoise, une parlementaire italienne, une congressiste afro-américaine et une blogueuse française. Bonne analyse d'un phénomène social inquiétant. Réalisation efficace, visuellement attrayante. Effets dramatiques ou stylistiques parfois appuyés. Témoignages tour à tour révoltants et inspirants. (sortie en salle: 9 septembre 2022)
Déjà signalée au début des années 2010, la violence verbale sur les réseaux sociaux a pris des proportions inquiétantes depuis l'élection de Donald Trump en 2016. À l'image de leur grossière idole, de plus en plus d'hommes déversent sans complexe leur colère en ligne, en prenant les femmes de pouvoir comme principale cible. Incitations au viol pour faire taire ou terroriser, appels au suicide et insultes dégradantes gratuites sont le lot des quatre victimes qui apparaissent dans ce JE VOUS SALUE SALOPE, au titre délibérément provocateur. Or, si la chercheuse Léa Clermont-Dion et sa coréalisatrice Guylaine Maroist (LES ÉTATS DÉSUNIS D'AMÉRIQUE, JUKEBOX) analysent avec rigueur le phénomène, certaines des affirmations de leurs participantes mériteraient d'être mises à jour. Du moins en ce qui concerne le Québec, où une indignation nationale a provoqué la mise sur pied de nouvelles mesures légales, qui assurent un meilleur traitement des plaintes des victimes. Hormis quelques effets dramatiques ou stylistiques appuyés, la réalisation demeure vivante et visuellement attrayante, alors que défilent une série de témoignages tour à tour révoltants et inspirants, pétris de résilience et d'optimisme.
Texte : Louis-Paul Rioux